En France, les chevaux peuvent être accueillis sur 247 hippodromes, un nombre conséquent en comparaison avec le nombre d’hippodromes européens : en effet, les 14 pays de la zone Euro en comptent le même nombre réuni. Existent-ils trop d’hippodromes en France ?
Le grand écart des hippodromes
A cette question, les avis sont multiples et contrastés. Les responsables de France Galop et des institutions spécialisés des courses voient ce nombre comme une richesse. En effet, côté aménagement du territoire, respect de l’environnement, valorisation du terroir et animations locales, les hippodromes sont un lieu de vie époustouflant et créent beaucoup de richesse sociale.
Néanmoins, si vous regardez d’un œil de gestionnaire la rentabilité et les investissements nécessaires, ainsi que l’entretien coûteux de ces temples dédiés aux chevaux, il se peut que l’on soit bien plus pessimiste…
Le paradoxe des hippodromes
Si les champs de course attirent plus de 5 millions de spectateurs par an sur 2000 réunions organisées, seuls une cinquantaine d’hippodromes accueillent chaque année plus de dix réunions. Ils constituent les hippodromes de première catégorie, où les joueurs peuvent suivre et parier toutes les courses se tenant sur le territoire. Les autres hippodromes n’accueillent des chevaux que lors de la saison hippique, et sont donc entretenus toute l’année pour quelques courses…
Le paradoxe français, c’est donc 10 000 hectares d’espace hippique, avec des noms célèbres (Maisons-Laffitte, Chantilly, Auteuil, Longchamp, Evry…) mais beaucoup d’hippodromes à la limite de la rentabilité…
En effet, si l’on reprend les chiffres de l’an 2000, et en ne se fixant que sur les onze hippodromes parisiens, ils avaient attirés 1 076 781 visiteurs, dont 37% avaient pu accéder gratuitement aux gradins, pour un total de 447 réunions. La moyenne était donc de 2409 spectateurs en moyenne, un ratio qui ne fait que décroître au cours des ans (2796 en 1997, 2702 en 1999… soit 13.8% de recul en 4 ans)
La raison de ce recul ? Malgré la grandeur et la beauté des hippodromes français, ceux-ci souffrent d’un désintéressement du public pour eux. Si certaines campagnes publicitaires attirent quelques spectateurs, ce n’est qu’un mouvement saisonnier qui continue de décroître sur le long terme.
Cette décroissance s’explique par les nombreux moyens de jouer aujourd’hui sans passer par les hippodromes, en suivant l’actualité hippique à la télévision. Ainsi, il est aujourd’hui possible de parier par téléphone, dans votre bureau de tabac, mais aussi à travers des sites Internet… Ce dernier média concurrence fortement les hippodromes, permettant aux joueurs de s’informer efficacement sans avoir besoin de passer des heures le long de la piste de course à traquer de bons tuyaux.
Ballade le dimanche
Ainsi, si beaucoup d’hippodromes risquent de disparaître, victimes de leur manque de succès et d’une société où tout est disponible immédiatement, peut-être changeront-ils d’usage à l’avenir… La rédaction de kelcul.net aime se promener sur ces immenses terrains d’herbe, véritables théâtres végétaux saisissant de calme et de beauté où vous côtoyer les plus grands en foulant une terre mythique.
Laissons aux hippodromes le plaisir désuet des ballades dominicales, et fasse que les plus petits d’entre eux perdurent longtemps à travers vos paris !